On November 19, the EU’s Court of Justice gave the long-awaited judgment on the classification of cannabidiol (CBD). The Court judged that CBD cannot be qualified as a “narcotic” in the eyes of the law. As a result, CBD products can be marketed and benefit from the free movement guaranteed by Articles 34 to 36 of the Treaty on the Functioning of the European Union (TFEU).
La Cour de justice européenne se prononce sur le cannabidiol
La CJUE commence par écarter la question de savoir si les règlements nos 1307/2013 et 1308/2013 (relatifs à l’organisation commune des produits agricoles) s’appliquent au CBD (2) pour se concentrer davantage sur la question de sa libre circulation qui est étroitement liée à la qualification – ou pas – du CBD de stupéfiant.
Selon la CJUE, le CBD n’est pas un « stupéfiant »
À cet égard, la CJUE fait une lecture très progressiste des deux textes internationaux auxquels se réfère le droit de l’UE. D’une part, en relevant que le CBD n’est pas mentionné dans la Convention des Nations unies de 1971 sur les substances psychotropes et, d’autre part, en jugeant que classer le CBD comme un « stupéfiant » serait contraire à l’esprit de la Convention des Nations unions de 1961 sur les stupéfiants qui « est fondée, notamment, sur un but de protection de la santé physique et morale de l’humanité » ; a contrario, par exemple, des extraits de cannabis contenant du THC, substance psychoactive.
La CJUE conclut que le CBD ne comportant pas de principe psychoactif en l’état actuel des connaissances scientifiques, il ne peut être qualifié de « stupéfiant » et que donc, les articles 34 à 36 du TFUE garantissant le principe de libre circulation lui sont applicables.
La CJUE relève néanmoins que la France pourrait, en vertu de l’article 36 du TFUE, s’opposer à l’importation de CBD légalement fabriqué en République tchèque pour un motif de protection de la santé publique, mais encore faudrait-il que cette restriction au principe de libre circulation, la plus dure qu’il soit, soit justifiée et proportionnée.
Étape positive pour les dossiers Novel food
À cet égard, la CJUE émet des doutes quant à la conformité de la législation française au droit de l’UE, s’appuyant, notamment, sur le fait que la France n’applique pas la même restriction selon que le CBD est d’origine naturelle ou synthétique. La CJUE ajoute que « s’agissant de la nécessité de l’interdiction de commercialiser […], il appartient à la juridiction de renvoi d’apprécier les données scientifiques disponibles et produites devant elle afin de s’assurer […] que le risque réel allégué pour la santé publique n’apparaît pas comme étant fondé sur des considérations purement hypothétiques ». La CJUE laisse ainsi le mot final au juge national.
Cet arrêt constitue une nouvelle étape positive pour la commercialisation du cannabidiol en Europe et notamment pour les dossiers Novel food. En effet, la Commission européenne avait mis, cet été, l’évaluation de plusieurs dossiers « en pause », souhaitant vérifier la compatibilité d’une « possible » autorisation Novel food des produits dérivés du Cannabis sativa, avec la définition de « denrée alimentaire » qui exclut les stupéfiants et les substances psychotropes. Avec la confirmation de la CJUE que le CBD n’est pas un stupéfiant, l’évaluation scientifique devrait ainsi pouvoir reprendre.